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À l’été 2018, l’élection du premier député provincial du Parti vert, Mike Schreiner, à Guelph, en Ontario, s’est inscrite dans l’histoire du Canada. Schreiner a remporté la victoire avec 45 % des voix. Il s’agissait de la première fois depuis 1951 que quatre partis différents étaient élus à l’Assemblée législative de l’Ontario. Bien qu’il ne s’agisse pas de la première victoire du Parti vert au Canada, cette élection constitue la première percée du parti provincial en Ontario. Ce projet de recherche consiste essentiellement en une exploration du Parti vert de l’Ontario qui vise à découvrir pourquoi et comment le parti a connu un tel succès à Guelph lors des élections provinciales de 2018.
Dans le contexte du débat mondial actuel sur les changements climatiques, la réponse politique du Canada aux effets de la crise climatique a une incidence sur la façon dont notre pays est perçu sur la scène internationale. La position historique et contemporaine du Canada en tant que pays extracteur d’énergie joue un rôle déterminant dans l’identité et l’économie de la nation, et influence ses décisions politiques. La situation du Canada est aussi particulièrement précaire, car le pays contribue de manière disproportionnée aux conséquences du réchauffement planétaire et en subit les conséquences; cette tension est observable dans le discours politique actuel. Par conséquent, un examen des préoccupations environnementales au Canada s’impose, comme en témoigne le soutien des électeurs du Parti vert du Canada.
Ainsi, mon travail débute par une analyse des articles universitaires qui traitent principalement des changements climatiques et des parties politiques du Canada de façon générale, ainsi que des comptes rendus des élections fédérales publiés régulièrement. À partir de ces sources, je fais un rapprochement entre l’émergence et le succès du Parti vert du Canada et les partis verts mentionnés dans la littérature européenne et australasienne (portant sur le postmodernisme, l’économie, les systèmes de vote et, dans une moindre mesure, le financement des partis, la concurrence entre partis et les événements environnementaux et sociaux) afin de cerner les similitudes et les différences entre eux. Cette analyse du succès et de l’émergence du Parti vert fédéral servira à mettre en contexte et en contraste mon sujet principal, soit la victoire du Parti vert provincial à Guelph. Je me concentrerai ensuite à nouveau sur le Parti vert provincial de l’Ontario, en retraçant son histoire et ses succès électoraux. Enfin, ces contextes politiques et historiques serviront de base à l’objet de ma recherche : la ville de Guelph en Ontario.
Ce projet d’étude comble donc une lacune dans la recherche politique de tierces parties au Canada, car historiquement, ce sont principalement le NPD et le Bloc québécois qui ont été examinés. Il apporte également des compléments aux discussions importantes concernant le Canada et la montée des inquiétudes, au pays et à l’étranger, sur la question du changement climatique mondial.

 

Biographie :

Evangeline Kroon est doctorante en sciences politiques à l’Université York. Elle se spécialise sur la question des femmes en politique et la politique au Canada. Ses recherches actuelles portent sur l’expression politique de l’écoanxiété et mettent l’accent sur le Parti vert fédéral et provincial du Canada. Elle a précédemment publié un ouvrage sur les récits de violence féminine dans la culture populaire post-apocalyptique, un sujet toujours pertinent dans ses recherches actuelles, qui visent à examiner notre compréhension des imaginaires de l’avenir dans une perspective de crises climatiques. Son amour pour la nature, sa quête de durabilité écologique et son esprit féministe se fondent aussi harmonieusement à son travail de recherche. Evangeline vit et travaille à Tkaronto, une région préservée par la Nation Anishinabek, la Confédération de Haudenosaunis et les Hurons-Wendat, où, dans son appartement, elle tente de garder ses plantes en vie. Tkaronto abrite aujourd’hui de nombreuses communautés des Premières Nations, d’Inuits et de Métis. Evangeline a d’ailleurs salué les signataires des traités, la Première Nation des Mississaugas de Credit.